PRINCIPE
Le cancer du pancréas n’est pas rare en France, et son incidence est en augmentation. On estime à environ 9 000 le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas en France chaque année. Cette pathologie touche autant d'hommes que de femmes, en général après 50 ans.
La principale forme de tumeur cancéreuse du pancréas, est l’adénocarcinome. Il s’agit d’une tumeur maligne liée à la prolifération de cellules glandulaires. La localisation la plus fréquente est la tête du pancréas, région qui fabrique les enzymes pancréatiques nécessaires à la digestion.
Il existe également d’autres formes de cancer du pancréas, bien plus rares : les tumeurs neuroendocrines (2 à 3 % des tumeurs), le cystadénocarcinome (1 % des tumeurs) et d’autres encore plus rares (pancréatoblastomes, oncocytomes malins, tumeurs acineuses, carcinomes..). Enfin, certains cancers non pancréatiques peuvent se développer au sein du pancréas (cholangiocarcinome du bas cholédoque, métastase de cancer rénal).
SYMPTOMATOLOGIE
Le cancer du pancréas est une tumeur agressive, dont les symptômes dépendent de sa localisation. Dans de nombreux cas, les symptômes n’apparaissent qu’à un stade évolué de la maladie, ce qui peut retarder le diagnostic précoce de la maladie.
Parmi les symptômes les plus courants, on peut citer :
- douleurs abdominales persistantes et inexpliquées, dans la partie supérieure de l'abdomen, et dans le dos,
- jaunisse (ictère) : coloration jaune de la peau et des yeux. De manière associée, les selles sont décolorées et les urines foncées,
- sensation de ballonnement, impression d’avoir l’estomac plein en mangeant très peu,
- nausées, vomissements,
- perte de poids involontaire,
- perte d’appétit,
- fatigue,
- diabète,
- diarrhées.
COMPLICATIONS
Localement, la tumeur peut se développer et envahir et/ou comprimer des structures au contact de la glande : l’ictère est liée à une compression du canal biliaire principal ; les douleurs dorsales à un envahissement des plexus nerveux solaires ; les troubles de la vidange gastrique à un envahissement du duodénum.
En l’absence de traitement, la tumeur dissémine aux ganglions, au foie, aux poumons, os, cerveau etc. Il s’agit de métastases. Les décès par cancer sont surtout dus aux dommages causés par celles-ci.
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Plusieurs examens sont indiqués pour diagnostiquer un cancer du pancréas.
Le scanner de l’abdomen (avec injection de produit de contraste) permet de poser le diagnostic et de vérifier si le cancer envahit d’autres organes, ce qui permet de définir si la tumeur est extirpable chirurgicalement.
L’IRM donne des précisions complémentaires sur la tumeur et d’éventuelles métastases.
L’écho-endoscopie : est un examen d’endoscopie réalisé sous anesthésie générale. Il permet de faire une échographie du pancréas par voie interne, ce qui donne des informations complémentaires pour la prise en charge.
Une biopsie, par le prélèvement de cellules du pancréas, est habituellement réalisée par voie endoscopique, pratiquée dans la majorité des cas pour confirmer le diagnostic de cancer.
LES TRAITEMENTS
La chirurgie
C’est le seul traitement à visée curatrice (permettant d’envisager la guérison). Il ne peut être proposé qu’en cas de cancer sans métastase à distance. En l’absence de métastase, certains cancers du pancréas ne peuvent pas être opérés d’emblée à cause d’un envahissement de certains vaisseaux du foie ou de l’intestin grêle. Dans ces cas, une chimiothérapie est proposée pour tenter de stabiliser ou de faire régresser la tumeur, et d’envisager une chirurgie dans un second temps
La chimiothérapie
C’est le traitement de réféfence dans les cas où la chirurgie n’est pas envisageable. Il existe plusieurs protocoles, adaptés aux différents stades de la maladie. Les progrès de la chimiothérapie dans le cadre du cancer du pancréas ont été importants depuis 2015.
La radiothérapie
Ce traitement ne fait pas partie des traitements standards du cancer du pancréas, mais peut être proposé dans ces cas très spécifiques.