LES HERNIES ET EVENTRATION
Les hernies antérieures concernent principalement les hernies ombilicales et les hernies de la ligne blanche.
Elles correspondent à une voussure apparaissant sur une partie de l’abdomen.
Une éventration est le même phénomène mais survenant en regard d’une incision chirurgicale, parfois ancienne.
Le traitement des hernies antérieures ou éventrations repose sur la réintégration du contenu extériorisé et la mise en place d’un renfort de paroi (prothèse)
Cette intervention peut se réaliser par deux approches :
- Antérieure : incision en regard de la hernie ou de l’éventration, abord de la région par en avant
- Postérieure : l’abord se fait par cœlioscopie et la région est abordée par en arrière
Ces interventions sont faites sous anesthésie générale.
En fonction du type de hernie ou d’éventration, la durée opératoire va de 30 minutes à plusieurs heures dans les cas complexes, la durée d’hospitalisation va de 0 jour (ambulatoire) à plus d’une semaine dans les cas complexes.
LES ÉVENTRATIONS
Définition
Il s’agit d’une tuméfaction de la paroi abdominale acquise dans les suites d’une ouverture de la paroi abdominale volontaire (intervention chirurgicale) ou involontaire (plaie arme blanche…). Une éventration a pour cause une mauvaise cicatrisation des aponévroses musculaires (gaine entourant les fibres musculaires). Elles peuvent être localisées sur l’ensemble de la paroi abdominale et sont localisées le plus souvent au niveau de la ligne blanche (ou médiane).
Cette grosseur est souvent visible, non douloureuse, impulsive à la toux et réductible. Cette éventration est formée d’un sac de péritoine et peut contenir des viscères. Ce sac de péritoine passe à travers un collet et la complication redoutée est l’étranglement.
L’étranglement est une complication grave. Il s’agit d’une éventration qui n’est plus réductible, très douloureuse car des viscères ou du gras de l’abdomen restent coincés dans l’éventration. C’est une urgence chirurgicale car la vitalité des viscères est en jeu avec un risque de nécrose intestinale obligeant la résection d’une partie de l’intestin.
L’évolution naturelle tend vers l’aggravation avec une augmentation de la taille de l’éventration. Le risque d’étranglement est plus fréquent lorsque le collet d’éventration est de petite taille.
Avantages de l’intervention
Toute éventration doit être opérée car il existe un risque d’aggravation et surtout un risque d’étranglement. Ce principe est à relativiser chez les patients à risques (problèmes de santé, âge) et en fonction de la taille du collet. Il existe des éventrations volumineuses avec de très large collet (éventrations irréductibles ayant perdu droit de cité) rendant l’intervention chirurgicale à très haut risque et pouvant contre indiquer le geste.
Préparation préopératoire
En attendant une intervention, l’utilisation d’une ceinture de contention abdominale peut soulager les symptômes douloureux.
L’arrêt du tabac et une perte de poids relative peuvent aider à améliorer la cicatrisation, surtout en cas de volumineuse éventration.
Comment se déroule l’intervention ?
Plusieurs techniques sont à notre disposition pour réparer la paroi de l’abdomen:
Par abord direct en faisant une ouverture au niveau de l’éventration.
Par voie coelioscopique, c’est-à-dire en utilisant de petites incisions et une caméra à distance de l’éventration.
Par un double abord, direct et coelioscopique.
La réparation consiste à réduire le sac de péritoine, rapprocher les aponévroses musculaires et de renforcer la paroi avec la mise en place d’une prothèse (plaque ou filet) non résorbable.
Chaque voie d’abord a ses avantages et ses inconvénients.
Nous privilégions la voie coelioscopique qui permet une réparation avec des suites moins douloureuses et une reprise des activités plus rapides. L’avantage également de la voie coelioscopique est la possibilité par les mêmes petites ouvertures de traiter d’autres orifices d’éventration non repérés en préopératoire à l’examen clinique.
Hospitalisation
Lorsqu’il s’agit de petite eventration, le traitement chirurgical se fait au cours d’une hospitalisation en ambulatoire. C’est-à-dire sans besoin de dormir à l’hôpital. La prise en charge en ambulatoire est décidée par le chirurgien en accord avec l’anesthésiste.
L’âge et la distance du domicile à l’hôpital n’est plus une contre-indication à la prise en charge en ambulatoire.
Pour des éventrations dont la taille est plus importante il est nécessaire de prévoir une hospitalisation de moins d’une semaine.
Comment se déroulent les suites de l’opération ? Quelles sont les complications ?
Les suites opératoires sont très souvent simples mais comme toutes interventions chirurgicales, il existe un risque de complications. Les complications décrites sont celles de toutes interventions de chirurgie abdominale, celles de la voie d’abord coelioscopique et de la procédure d’anesthésie (anesthésie générale).
Concernant les volumineuses éventrations et en particulier si réalisation d’un abord direct les suites peuvent être marquées par des douleurs nécessitant des antalgiques par perfusion. Ces douleurs vont progressivement diminuer.
Les complications spécifiques de la prise en charge des éventrations sont:
Changement voie d’abord (conversion) de la voie coelioscopique à l’abord direct en cas de difficultés ou de complications
L’apparition d’un sérome (collection de liquide) ou d’un hématome à la place de l’ancienne éventration : fréquent (surtout pour les volumineuses éventrations) et se résorbant seul
L’infection en particulier de la prothèse qui est une complication rare mais grave (« rejet ») avec le risque de la nécessité d’une nouvelle intervention chirurgicale pour retirer la prothèse.
La présence de douleur aux zones de fixation de la prothèse qui dans de rare cas peut se prolonger et devenir une douleur chronique.
La récidive de l’éventration plus fréquente s’il n’y a pas de pose de prothèse
Activité physique :
Elle peut être reprise 1 mois après l’intervention, accompagnée du port d’une ceinture de contention.
En pratique :
Après l’intervention, l’arrêt de travail dépend de la tolérance de l’intervention et du métier: il est en moyenne de 15 jours. Il est important d’éviter les efforts les premiers jours en particulier le port de charges lourdes. La reprise des activités se fait de façon progressive en fonction des différentes consignes données à la sortie d’hospitalisation.
Un rendez-vous avec le chirurgien est prévu environ 15 jours après l’intervention afin de vérifier la bonne cicatrisation et l’absence de récidive précoce