Présentation
Les examens ont permis de mettre en évidence une fistule anale dont le traitement repose sur la chirurgie. Avant l’intervention, nous allons vous expliquer la nécessité d’être opéré et les possibilités de traitement qui existent actuellement. Vous devez connaître les risques encourus, les complications possibles et les suites normalement prévisibles afin de prendre votre décision en toute connaissance de cause. Le présent document vous aidera à vous préparer à l’intervention
Définition
Dans le canal anal se trouvent des cryptes dans lesquelles débouchent les planches anales.
L’entrée des bactéries dans les cryptes va provoquer une infection et des abcès qui s’évacuent dans le canal anal et ou à la surface corporelle.
C’est ainsi que se créent des fistules sous la paroi anale avec des trajets variables autour des muscles des sphincter.
Avantages de l’opération
Un drainage par séton permet d’évacuer les sécrétions purulentes par l’orifice externe de la fistule. Cette méthode permet d’éviter la formation de nouveaux abcès. Ce procédé est très efficace mais reste un traitement très long durant des mois, voire des années.
L’intervention est universellement pratiquée et des milliers de personnes ont été ainsi traitées.
Préparation préopératoire :
aucun régime n’est nécessaire, en revanche il est recommandé de débuter les laxatifs un ou deux jours avant, pour éviter la formation de bouchon de selles difficile à évacuer. Attention néanmoins à la diarrhée, Ce type de chirurgie est le plus souvent fait en ambulatoire, c'est-à-dire que vous entrez à l’hôpital le matin même de l’intervention, et sortez le soir, sans passer de nuit à l’hôpital. Avant l’intervention il n’est pas nécessaire de faire de régime, ni de préparation de votre intestin.
Un rasage de la zone anale sera éventuellement fait au début de l’intervention par votre proctologue.
Intervention
Cette intervention consiste d’abord à identifier le trajet et l’origine de la fistule puis à réaliser sa mise à plat. Elle nécessite l'ouverture de la peau pour drainer vers l'air libre toute la zone infectée. Elle nécessite toujours la section d’une partie des sphincters de l’anus et l’importance de cette section est un facteur déterminant de la décision thérapeutique. Lorsqu’elle est limitée, la continence n’est pas menacée et le traitement comporte alors une seule opération. Dans le cas contraire, la règle est d’intervenir en plusieurs temps afin de sectionner petit à petit, en plaçant un fil élastique de drainage dans le ou les trajets fistuleux repérés. Chaque trajet sera progressivement mis à plat en effectuant plusieurs opérations successives, souvent deux, quelquefois plus. L’intervention chirurgicale est réalisée au bloc opératoire sous anesthésie générale ou loco régionale (ce choix ne modifie pas le geste opératoire).
Hospitalisation
en ambulatoire le plus souvent, Les douleurs qui suivent l'intervention sont souvent modérées et rarement présentes plus de 10-15 jours.
Suivi Post Opération
Des soins locaux sont nécessaires et seront effectués selon leur complexité, soit par vous- même, soit par une infirmière qui pourra surveiller la qualité de la cicatrisation. L’éventuelle présence d’un fil élastique ne majore pas la gène, et ce fil doit être impérativement préservé. Cette cicatrisation demandera en moyenne entre 6 et 8 semaines. La gêne, parfois la douleur et surtout les suintements liés à la plaie chirurgicale avec la contrainte des pansements réguliers imposent un arrêt de travail qui varie habituellement entre 2 et 6 semaines. Le traitement par plusieurs temps nécessite deux à 3 mois d’intervalle entre chaque temps.
Complications post opératoires
Des troubles urinaires précoces sont rares, traités médicalement et exceptionnellement par un sondage urinaire. Une constipation peut nécessiter une majoration du traitement laxatif ou un lavement évacuateur. Durant les 10 premiers jours il existe un risque de saignement ou d’infection de la plaie qui requièrent rarement un geste chirurgical. Un retard de cicatrisation peut se produire dans certains cas.
Complications dans le temps
Des troubles de la continence anale peuvent survenir, surtout si coexistent d’autres facteurs de risque de l’incontinence tels que : diarrhée chronique, colopathie fonctionnelle, antécédent d’accouchement difficile, intervention proctologique préalable ...
Ces facteurs seront pris en compte par votre opérateur et peuvent justifier un traitement en plusieurs temps afin de limiter les risques d’altération de la continence. Les récidives sont généralement le fait des fistules « à trajets complexes » et peuvent nécessiter alors un nouveau geste chirurgical. Des replis de peau (marisque) et une cicatrisation disgracieuse sont parfois observés sans que l’on puisse parler de complication.
Questions pratiques : je vais être opéré de l’anus
Comment vais-je faire mes soins après opérations de mon anus ?
- A faire :
- Se laver le plus souvent possible, des plaies propres font moins mal et ont mois de risque de s’infecter.
- Ne pas hésiter à passer le doigt sur les plaies. Les accolements peuvent se compliquer d’infection et de rétrécissement.
- A ne pas faire :
- Abuser d’antiseptique agressif et en particulier sans rinçage
- Imaginer que la zone doit être <<stérile>> en fait elle doit simplement être propre
- Avoir peur de << toucher>> la zone opérée : ni les soins locaux, ni les efforts de poussée lors de la défécation ne risquent de faire << sauter>> des points de sutures
- S’acharner à laver un anus qui se souille en permanence à cause d’un encombrement rectal.
- S’inquiéter de la présence des fils dans le pansement et /ou dans les selles. Les fils utilisés sont résorbables et tombent tous seuls
- Solliciter de votre initiative un infirmier libéral sans prescription de votre chirurgien proctologue et sans une lettre de liaison en cas de prescription éventuelle
Quelles activités physiques vais-je pouvoir faire après une opération de mon anus ?
- A faire :
Organisez-vous dès vous connaissez la date de votre opération. La durée optimale de l’arrêt d’activité a été discutée avec votre chirurgien proctologue. Même si vous n’avez pas d’activité professionnelle, organisez-vous pour alléger vos contraintes (mère au foyer par exemple)
Pensez à demander un certificat médical pour inaptitude temporaire aux activités sportives ou périscolaires.
- A ne pas faire :
Ne rien organiser en vous disant que << l’on verra bien>>
Confondre la durée de cicatrisation et la durée d’arrêt de travail. Celle-ci dépend du type d’intervention, mais aussi de votre métier. L’arrêt de travail est plus long pour un travailleur du bâtiment que pour un travailleur sédentaire.
Prévoir de longs trajets après l’opération, ceci n’exclut pas de petites promenades raisonnables
Rester au lit ou au fauteuil toute la journée en favorisant ainsi la constipation, les phlébites et la contraction douloureuse du périnée
Comment vais-je pouvoir gérer d’éventuelles douleurs après mon opération de l’anus ?
- A faire :
Adapter la prise des antidouleurs en fonction du type d’intervention chirurgicale, de l’intensité des douleurs, et de leur évolution dans le temps.
Maitriser l’hygiène des plaies, et avoir un bon transit intestinal.
- A ne pas faire :
Ne pas débuter les médicaments contre la douleur dès les premières heures suivant l’intervention. En effet l’anesthésie locale faite pendant l’intervention fait croire que tout va bien. En fait le réveil de l’anesthésie locale survient 4 à 24 heures après l’intervention et peut être très difficile à calmer si les médicaments contre la douleur n’ont pas été démarrés à l’avance
Continuer à prendre des doses maximales de médicaments pendant des semaines alors qu’il n’y a plus ou presque pas de douleurs. Les doses prescrites sur l’ordonnance sont des doses maximales, pas une consigne aveugle.
Prendre de grosses doses d’antidouleurs le soir si on des douleurs uniquement le matin à la selle, par exemple
Avoir peur de prendre de la morphine ou un de ses dérivés, ou ne pas prendre la dose nécessaire pour être calmé. Leur action est dépendante de la dose. Et ceci avec une grande variabilité inter individuelle. Elle n’induit pas de dépendance. Elle est utilisée dans les douleurs fortes
Utiliser un anti inflammatoire ou un morphinique sur des spasmes ou des crampes ( il faut privilégier un myorelaxant)
Essayer de gérer la douleur avec des médicaments alors que celle-ci est provoquée par un bouchon rectal.
Croire que les anti-inflammatoires sont prescrits pour autre chose que le traitement de la douleur, et les poursuivre alors que celle-ci a disparu.
Déléguer la gestion de sa douleur à une tierce personne. Le meilleur juge de sa douleur est le patient lui-même.
Comment ferai-je face à d’éventuelles complication après mon opération de l’anus ?
- A faire :
Garder à disposition le numéro de téléphone qui m’a été fourni en cas d’urgence
Les premiers jours en particulier, savoir s’entourer et solliciter son entourage en cas de souci
Ne jamais paniquer ! votre chirurgien proctologue et son équipe sont toujours à votre disposition.