Présentation
L’indication est le plus souvent portée en raison de l’importance des troubles entraînant une gène dans la vie quotidienne, le volume des hémorroïdes (grade de la maladie hémorroïdaire) l’échec des méthodes de traitement non chirurgical, la présence d’autres anomalies de l’anus qui justifient un geste chirurgical (fissure anale ou marisque). Les alternatives chirurgicales à l’hémorroïdectomie ont du être évoquées avec votre médecin mais n’ont pas été retenues en accord avec vous.
Les hémorroïdes sont des dilatations veineuses pathologiques, toujours bénignes, qui se forme au sein du canal anal.
En fonction de la taille on distingue 4 stades :
- Stade1 : normal, non visible à l’extérieur
- Stade2 : extériorisation lors de la défécation et ensuite retour à la normale en défécation
- Stade3 : prolapsus hémorroïdaire au moindre effort de défécation et manuellement réductible
- Stade4 : prolapsus hémorroïdaire irréductible
Quels sont les risques en l’absence de traitement ?
- Suppuration permanente avec altération de la qualité de vie.
- Destruction progressive de l’appareil sphinctérien avec risque d’incontinence
Définition :
Cette intervention chirurgicale consiste à enlever les structures hémorroïdaires jusque dans la partie profonde de l’anus selon un procédé dit d’hémorroïdectomie pédiculaire. Cette méthode laisse en fin d’intervention plusieurs plaies entre lesquelles persistent des bandes de peau.
Avantages de l’opération :
Les personnes opérées selon ce procédé en sont satisfaites près de neuf fois sur dix.
Suivi de Pré-Opération :
aucun régime n’est nécessaire, en revanche il est recommandé de débuter les laxatifs un ou deux jours avant, pour éviter la formation de bouchon de selles difficile à évacuer. Attention néanmoins à la diarrhée, ce type de chirurgie est le plus souvent fait en ambulatoire, c'est-à-dire que vous entrez à l’hôpital le matin même de l’intervention, et sortez le soir, sans passer de nuit à l’hôpital. Avant l’intervention il n’est pas nécessaire de faire de régime, ni de préparation de votre intestin.
Un rasage de la zone anale sera éventuellement fait au début de l’intervention par votre proctologue.
Opération/Traitement :
Selon la répartition des hémorroïdes, le geste peut comporter une à quatre plaies. Réalisé sous anesthésie générale ou rachianesthésie, l’intervention dure en moyenne trente minutes. Quel que soit le mode d’anesthésie, l’intervention est réalisée de la même façon. Il s’agit d’une méthode efficace universellement pratiquée depuis de très nombreuses années.
Suivi Post Opération :
La durée d'hospitalisation est en moyenne de 1 jour. Durant cette période, l’équipe médicale veille à limiter la douleur qui est le principal inconvénient de l’intervention.
Elle surveille la reprise de vos mictions (urine) et de votre transit intestinal. Des soins locaux simples sont nécessaires dans les suites opératoires .et seront poursuivis à domicile. Les plaies cicatrisent en 3 à 6 semaines. L’arrêt de travail est habituellement de 3 à 4 semaines.
Complications post opératoires :
Des douleurs post opératoires plus intenses que prévues peuvent imposer d’intensifier le traitement médicamenteux. Plus spécifiquement, des difficultés à uriner sont observées dans 10 à 20% des cas. Une hémorragie post-opératoire est possible, précoce mais aussi plus tardive, entre le 5è et le 12è jour. Dans 2% des cas, elle nécessite une nouvelle chirurgie en urgence. Il est donc déconseillé de trop vous éloigner (voyage) pendant les deux premières semaines. La formation d’un « bouchon » malgré les laxatifs peut nécessiter un lavement évacuateur. Une infection locale est rare (< 2%), mais peut nécessiter une ré intervention. Un retard de cicatrisation peut survenir, au delà des 6 semaines classiques, dans 10 à 20% des cas.
Les douleurs, les petits saignements, un suintement intermittent et les difficultés à distinguer gaz et selles sont fréquents tant que les plaies ne sont pas cicatrisées. Ils ne constituent pas des complications en tant que telles.
Complications dans le temps :
Les troubles de la continence peuvent être favorisés par des anomalies préalables, secondaire notamment à des accouchements difficiles, à des troubles du transit ou des antécédents de chirurgie proctologique. Ils peuvent exister avant la chirurgie. N’hésitez pas à en parler à votre chirurgien car ils peuvent modifier la prise en charge. Ce trouble de la continence peut également être en rapport avec l’ablation des coussinets hémorroïdaires ou avec la modification de la zone sensible de l’anus. Un rétrécissement cicatriciel du canal anal peut également survenir, source de difficulté d’évacuation et de douleurs. Des replis de peau (marisque) et une cicatrisation disgracieuse sont parfois observés.
Questions pratiques : je vais être opéré de l’anus
Comment vais-je faire mes soins après opérations de mon anus ?
- A faire :
- Se laver le plus souvent possible, des plaies propres font moins mal et ont mois de risque de s’infecter.
- Ne pas hésiter à passer le doigt sur les plaies. Les accolements peuvent se compliquer d’infection et de rétrécissement.
- A ne pas faire :
- Abuser d’antiseptique agressif et en particulier sans rinçage
- Imaginer que la zone doit être <<stérile>> en fait elle doit simplement être propre
- Avoir peur de << toucher>> la zone opérée : ni les soins locaux, ni les efforts de poussée lors de la défécation ne risquent de faire << sauter>> des points de sutures
- S’acharner à laver un anus qui se souille en permanence à cause d’un encombrement rectal.
- S’inquiéter de la présence des fils dans le pansement et /ou dans les selles. Les fils utilisés sont résorbables et tombent tous seuls
- Solliciter de votre initiative un infirmier libéral sans prescription de votre chirurgien proctologue et sans une lettre de liaison en cas de prescription éventuelle
Quelles activités physiques vais-je pouvoir faire après une opération de mon anus ?
- A faire :
Organisez-vous dès vous connaissez la date de votre opération. La durée optimale de l’arrêt d’activité a été discutée avec votre chirurgien proctologue. Même si vous n’avez pas d’activité professionnelle, organisez-vous pour alléger vos contraintes (mère au foyer par exemple)
Pensez à demander un certificat médical pour inaptitude temporaire aux activités sportives ou périscolaires.
- A ne pas faire :
Ne rien organiser en vous disant que << l’on verra bien>>
Confondre la durée de cicatrisation et la durée d’arrêt de travail. Celle-ci dépend du type d’intervention, mais aussi de votre métier. L’arrêt de travail est plus long pour un travailleur du bâtiment que pour un travailleur sédentaire.
Prévoir de longs trajets après l’opération, ceci n’exclut pas de petites promenades raisonnables
Rester au lit ou au fauteuil toute la journée en favorisant ainsi la constipation, les phlébites et la contraction douloureuse du périnée
Comment vais-je gérer mon transit intestinal après mon opération de l’anus ?
- A faire :
En cas de tendance à la constipation, il est recommandé de débuter le laxatif doux (qui vous a été prescrit) eu d’enrichir son alimentation en fibres quelques jours avant l'intervention.
L’objectif est d’avoir des selles moulées ou un peu molles. Le fait de de rentrer très vite chez soi favorise le transit.
Identifier rapidement d’éventuels encombrement (ou bouchon) rectal : gène, ballonnements, pesanteur, spasmes rectaux, suintements fécaux permanents, difficulté pour uriner, il ne faut surtout pas attendre pour réagir car les choses peuvent rapidement s’aggraver : il faudrait alors contacter l’équipe et le chirurgien proctologue
- A ne pas faire :
Rester totalement sédentaire, l’alitement prolongé est néfaste pour le transit.
Faire des excès de table : excès d’alcool, aliments gras, pigment.
Surdosez les Laxatifs : une diarrhée brûle les plaies et risque de les infecter.
En cas de diarrhée, prendre sans avis médical des médicaments qui ralentissent le transit(lopéramide) car risquent de tout bloquer.
En cas de de suintement fécaux, confondre vraie diarrhée avec fausse diarrhée due à un encombrement rectal.
Négliger les symptômes d’encombrement rectal : en cas de doute, il vaut mieux faire un lavement << pour rien>>
Faire un lavement avec un produit irritant. Il faut utiliser de l’eau du robinet.
Comment vais-je pouvoir gérer d’éventuelles douleurs après mon opération de l’anus ?
- A faire :
Adapter la prise des antidouleurs en fonction du type d’intervention chirurgicale, de l’intensité des douleurs, et de leur évolution dans le temps.
Maitriser l’hygiène des plaies, et avoir un bon transit intestinal.
- A ne pas faire :
Ne pas débuter les médicaments contre la douleur dès les premières heures suivant l’intervention. En effet l’anesthésie locale faite pendant l’intervention fait croire que tout va bien. En fait le réveil de l’anesthésie locale survient 4 à 24 heures après l’intervention et peut être très difficile à calmer si les médicaments contre la douleur n’ont pas été démarrés à l’avance
Continuer à prendre des doses maximales de médicaments pendant des semaines alors qu’il n’y a plus ou presque pas de douleurs. Les doses prescrites sur l’ordonnance sont des doses maximales, pas une consigne aveugle.
Prendre de grosses doses d’antidouleurs le soir si on des douleurs uniquement le matin à la selle, par exemple
Avoir peur de prendre de la morphine ou un de ses dérivés, ou ne pas prendre la dose nécessaire pour être calmé. Leur action est dépendante de la dose. Et ceci avec une grande variabilité inter individuelle. Elle n’induit pas de dépendance. Elle est utilisée dans les douleurs fortes
Utiliser un anti inflammatoire ou un morphinique sur des spasmes ou des crampes ( il faut privilégier un myorelaxant)
Essayer de gérer la douleur avec des médicaments alors que celle-ci est provoquée par un bouchon rectal.
Croire que les anti-inflammatoires sont prescrits pour autre chose que le traitement de la douleur, et les poursuivre alors que celle-ci a disparu.
Déléguer la gestion de sa douleur à une tierce personne. Le meilleur juge de sa douleur est le patient lui-même.
Comment ferai-je face à d’éventuelles complication après mon opération de l’anus ?
- A faire :
Garder à disposition le numéro de téléphone qui m’a été fourni en cas d’urgence
Les premiers jours en particulier, savoir s’entourer et solliciter son entourage en cas de souci
Ne jamais paniquer ! votre chirurgien proctologue et son équipe sont toujours à votre disposition.
Alimentation et diététique
Préconisations sur le long terme