Définition
La glande thyroïde agit, en sécrétant des hormones, comme un régulateur des différentes fonctions de l’organisme. On peut la comparer au thermostat général de l’organisme :
si elle fonctionne trop on observe une accélération du pouls, du transit intestinal, une perte de poids, une excitation et une agressivité.
si elle fonctionne peu ou pas du tout, on observe un ralentissement du pouls, une constipation, une prise de poids, des trous de mémoires et des signes de dépression.
La thyroïde peut être atteinte de maladie bénignes et de cancer. A peu près 10% de la population française serait atteinte de maladie bénigne (goitre, nodule, hypo ou hyperthyroïdie). Les cancers de la thyroïde représentent 10 à 12 % des tumeurs de la thyroïde, ce qui explique les bilans avant de décider d’une intervention. Ils sont de très bon pronostic dans 90% des cas.
SIGNES CLINIQUES
Les signes cliniques sont différents en fonction de la maladie. On distingue, l’hyperthyroïdie , l’hypothyroïdie, et les nodules.
Hyperthyroïdie : accélération du pouls, du transit intestinal, une perte de poids, une excitation et une agressivité. Elle peut parfoit être frustre et se traduire uniquement par des signes cardiaques. Elle traduit soit une hypersécrétion globale de la thyroïde comme on voit dans la maladie de Basebow, soit un nodule qui secrète trop d’hormone sans contrôle (Nodule chaud ou toxique)
Hypothyroidie : ralentissement du pouls, une constipation, une prise de poids, des trous de mémoires et des signes de dépression. Il s’agit d’un manque de sécrétion de la thyroïde, qui se traite médicalement par un substitut hormonal (Levothyrox)
Nodule : c’est la palpation du cou qui permet de détecter un nodule bénin ou malin. Si le nodule sécrète trop d’hormone, on dit qu’il est chaud et on a en plus des signes d’hyperthyroïdie. Si le nodule ne secrète pas on dit qu’il est froid. Il faut alors faire des investigations complémentaires pour détecter un éventuel cancer.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Dosage des hormones : permet d’affirmer si la thyroïde est en hyper ou hypothyroïdie. L’interprétation des résultats se fait avec votre médecin.
L’échographie : permet de définir les nodules palpés ou non, si ils sont pleins (tumoral) ou liquidiens (kystiques), de les mesurer pour suivre leur évolution et dans certains cas, elle permet de guider une ponction pour une analyse au microscope. L’échographie doit être réalisée par un médecin entraîné à cet examen .
La scintigraphie : Consiste à injecter un élément ayant une faible radioactivité et ainsi, à l’aide d’une caméra de voir si un nodule est « chaud », c’est à dire si il sécrète beaucoup d’hormone, si c’est l’ensemble de la thyroïde qui sécrète beaucoup d’hormone (cas de la maladie de Basedow), ou si la thyroïde n’est plus fonctionnelle (pas de fixation)
L’analyse cytologique : faite à partir d’une ponction d’un nodule (soit en direct soit guidée par échographie) et interprétée par un médecin anatomo-pathologiste, elle permet d’orienter vers le diagnostic de cancer.
TRAITEMENT MÉDICAL
Nodules froids : si on est pratiquement certains qu’ils sont bénin, on propose une surveillance régulière avec palpation et échographie. Le traitement consiste à mettre la thyroïde au repos
Nodules chauds : il peut être proposé un traitement médical ou une injection d’iode 131 radioactive qui permet de détruire le nodule, ou une exérèse chirurgicale
Maladie de basedow : le traitement peut être médical, ou par Iode 131 ou chirurgical
Thyroïde : Traitement chirurgical
INTERVENTION
Elle consiste à enlever tout ou partie de la thyroïde.
L'intervention se réalise sous anesthésie générale. La durée est de 20 min à 1 heure. L’incision se situe dans un pli du cou. Lors de l’intervention si un cancer est suspecté, un médecin anatomo-pathologiste est présent dans le bloc opératoire et donne une première analyse du nodule enlevé et permet ainsi d’orienter le geste vers une thyroïdectomie totale.
Les risques spécifiques de cette chirurgie sont représentés par :
Le nerf récurrent : ce nerf chemine le long de la thyroïde est peut être endommagé lorsqu’il adhère à celle ci. La voix devient bitonale et nécessite une rééducation par un orthophoniste. La paralysie des deux nerfs est exceptionnelle, et entraine des troubles respiratoires. Le centre est équipée d’un monitorage du nerf récurrent qui aide pendant l’intervention à mieux repérer le nerf.
Les glandes parathyroïdes : ce sont de très petites glandes qui gèrent le calcium de l’organisme. Si elles ne sont pas respectées il peut y avoir une hypocalcémie nécessitant un traitement.
L’hématome post opératoire est exceptionnel, mais justifie de garder le patient la nuit après l’intervention dans un service d’hospitalisation qui a en permanence un médecin réanimateur. Il s’agit d’un vaisseau qui se remet à saigner. La présence d’un service de réanimation à proximité permet d’avoir un médecin réanimateur pouvant intervenir dans la minute.
Au total, ces complications peuvent apparaître dramatiques mais restent exceptionnelles pour des équipes entraînées.
Le jour de l’intervention
Douche avec savon habituel
Fourniture de bas anti-thrombose.
Prémédication antalgique
Suites post opératoires
Le but de cette phase est de surveiller l'absence de complication pour un retour à un état normal. La première phase à lieu en salle de réveil puis lors de l'hospitalisation et enfin en convalescence chez vous.
Lorsque l'intervention est terminée, vous êtes transféré en salle de réveil pour une période de 2 heures. Seront surveillés votre état de conscience, votre pouls, votre saturation en oxygène, votre respiration et les drains éventuels. Il est néanmoins exceptionnel d’avoir un drain après cette chirurgie.
Suivi
Le soir de l'intervention, vous serez levé. La sortie est en général prévue pour le lendemain. Vous reprendrez l'alimentation normale dès le lendemain. La cicatrice est fermée avec un fil transparent qui va se résorber en quelques jours. Il n’y a pas de pansement à faire réaliser, mais simplement mettre un antiseptique après la douche.
Retour à domicile
Pendant votre convalescence, vous pourrez avoir une alimentation normale. Il n’y a pas lieu de donner de régime particulier. Très rapidement, vous pourrez reprendre une activité normale.
Il n’y a pas d’agrafes ou de points de suture à enlever.
Conséquences
Il n’y a pas de conséquence lors de l’exérèse d’une partie de la thyroïde. Lors d’une thyroïdectomie totale, vous pouvez ressentir une fatigue en attendant que votre traitement hormonal soit bien équilibré.
Complication opératoire
Il s’agit des complications liées à toute chirurgie. On retrouve la phlébite, l’embolie pulmonaire, l’hémorragie et l’infection. Elles restent néanmoins exceptionnelless lors de la chirurgie thyroïdienne.
Surveillance au long cours
Elle est faite en coordination avec votre médecin traitant et le médecin endocrinologue en fonction de chaque cas particulier.